Bandeau Doisneau

 

La Boule Rouge, Paris 11ème, 1951
Photo Robert Doisneau

" Je l'appelle l'Anita. C'est tout ce que je sais d'elle. Je sais juste son prénom. Je ne l'ai jamais revue. Avant d'enlever son boléro, elle était plus anonyme... J'ai bien fait, d'attendre ; et d'avoir l'audace :
" vous permettez que ? " ; " Oui ! "... Et d'elle même, elle a enlevé son petit boléro... Alors là ! La chrysalide s'ouvre, et le papillon apparaît "

 

Doisneau croise le chemin de Mademoiselle Anita lors d'un reportage sur l'accordéon et les chanteurs de cabarets des quartiers populaires. Le reflet du photographe est visible dans la vitre à la droite d'Anita.

Photo prise en lumière naturelle au Rolleilex (1/10ème de seconde, ouverture de l'objectif f.3.5)

 

" J'ai dit à Anita, s'il vous plaît, ne changez rien, ne bougez pas, je vous expliquerai après "

 

Un film sur le " Plus grand photographe du siècle " désigné ainsi par les lecteurs du magazine Photo.

1heure uniquement de photographies, en musique, commentées par la voix de Robert Doisneau.

 

Sortie le 8 novembre 2000 en VHS et DVD
Par les éditions Montparnasse et FilmOffice

 

 

 

VHS DVD Doisneau

Pourquoi faire un film avec Doisneau aujourd'hui
Par Patrick Jeudy

Le monde est triste et cruel. Paris se déchire, grands travaux tapageurs, rénovations ostentatoires, voitures et autocars, mobiliers urbains sponsorisés, Mac Do et boutiques Gap. Les pauvres sont encore plus pauvres et les riches ne se voient que sur papier glacé.

La voix de Doisneau ne nous annonce rien de prophétique ou de moralisateur Mais dès que l'on pénètre son monde, son noir et blanc se colorise. Des milliers d'histoires nous viennent à l'esprit, que l'on s'invente, dont on se souvient, qu'on nous a racontées, que l'on vit aussi. Les pauvres sont plus gais, les riches moins arrogants, les amoureux plus transis, la laideur moins repoussante.

Et pourtant la France ne se peint pas en rose dans ces années cinquante. Lendemains de guerre, crise du logement, paupérisme, crises ministérielles, déchirure de la décolonisation.

L'Amérique nous l'arrache un peu, Life, Vogue, aiment ce regard chaleureux mais pointu où doivent évoluer pour eux des femmes en robe Dior dans des faubourgs misérables.

Il nous revient dans les années soixante-dix, alors que nos certitudes vacillent, que le monde change. Aujourd'hui encore, des dizaines d'inédits sortent de son atelier de Montrouge. Les mêmes photos peut-être mais ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait d'autres.

Son regard juste et prévenant rassure et ses photos deviennent des icônes trônant sur nos murs d'adolescent au côté d'un poster du" Che " jauni.

 

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